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Raffariiiiiiiiiiiiiiiiiiiin

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Seuls 33% des Français lui font encore confiance selon notre sondage : une défiance croissante et durable qui affaiblit aussi Jacques Chirac.
publié le 18 novembre 2003 à 1h55

Jean-Pierre Raffarin l'avait prophétisé dès son arrivée à Matignon, au printemps 2002, dans son discours de politique générale : «La route est droite et la pente est forte.» Surtout celle des sondages qu'il dégringole semaine après semaine. Seuls 33 % des Français ont désormais une bonne opinion de lui selon la dernière livraison du baromètre Louis Harris-AOL-Libération (1). Inquiétant à quatre mois des élections cantonales et régionales. D'autant que le Premier ministre dévisse dans son propre électorat. En août dernier, 69 % des sympathisants UDF-UMP le soutenaient, ils ne sont plus que 57 % aujourd'hui. A l'inverse d'Alain Juppé entre 1995 et 1997, Jean-Pierre Raffarin ne suscite pourtant pas d'animosité spectaculaire. En fait, pour toute une frange de l'opinion, il ferait même presque de la peine. Ainsi, 65 % des personnes interrogées le jugent «maladroit», et 59 % «dépassé par la situation».

Décrédibilisation. Selon François Miquet-Marty, directeur des études politiques de Louis Harris, Raffarin paye «trois incohérences». Son image a perdu en lisibilité avec la crise liée à la canicule. Supposé proche des préoccupations des gens, il a déçu en réagissant trop tardivement. Sa politique économique et sociale n'est guère plus limpide : ses décisions budgétaires, comme la baisse de l'impôt sur le revenu et la hausse du prix du gazole, n'ont pas été compris. Enfin, le cafouillage autour du jour férié a contribué à le décrédibiliser davantage à un moment où la conjoncture écono