Raffarin s'enfonce sans fin. Le chef cuisinier de la politique chiraquienne est étouffé par les contradictions de celle-ci. Il s'enlise dans une stagnation économique qui le dépasse et même ses partisans se demandent s'il avait bien la carrure nécessaire pour que Chirac le tire de sa relative obscurité de notable de province.
La première fois qu'un Premier ministre a essayé de mettre en oeuvre l'ambition chiraquienne de concilier les contraires politiques, il s'appelait Alain Juppé et il n'a pas résisté longtemps à cet exercice. On se souvient qu'il avait provoqué une forte grogne à gauche sans que son camp s'empresse à son secours. Aujourd'hui, les choses prennent une tournure assez semblable : Raffarin s'est mis à dos la majorité du monde syndical sans pour autant convaincre les patrons. Mais, à vouloir danser le rigodon des deux côtés de la fracture sociale à la fois, ne court-on pas inévitablement le risque de se casser la gueule ?
Raffarin attendait une reprise économique en 2003, et il n'était pas le seul. Sauf qu'un Premier ministre a moins le droit que les autres de se tromper. Et surtout de s'entêter dans son erreur : les Français ont pu ressentir les premiers symptômes du retour du chômage avant même que Raffarin paraisse s'apercevoir que quelque chose ne tournait pas rond dans sa boutique. Il n'aura même pas fait semblant de prendre des mesures contracycliques (on ne peut pas vraiment appeler ainsi la vraie-fausse baisse des impôts). Enfin, Raffarin donne l'impressi