Qui commet les attentats antiaméricains en Irak ? Les stratèges du Pentagone donneraient cher pour le savoir. Pendant longtemps, ils ont parlé d'une «poignée de partisans de Saddam en déroute». La multiplication et la violence des attaques ont fait voler ce discours en éclat ; Washington a alors de plus en plus incriminé des islamistes d'Al-Qaeda infiltrés depuis les pays étrangers. La semaine dernière, le commandant des forces américaines en Irak, le général Ricardo Sanchez, a avancé le chiffre de «5 000 combattants» au total. Une estimation impossible à vérifier, et qui ne rend pas compte de l'extraordinaire complexité de la guérilla irakienne.
L'armée irakienne. Tous les observateurs sont unanimes : la brutale mise au chômage de quelque 400 000 soldats de l'armée irakienne est l'une des plus graves erreurs de l'administrateur Paul Bremer. Ces hommes, humiliés par un régime qui ne leur faisait pas confiance puis par une défaite aussi rapide que traumatisante, se sont retrouvés du jour au lendemain assimilés au régime baasiste dont ils étaient aussi des victimes. La frustration a pu en pousser certains à commettre des attentats dont on dit qu'ils sont rémunérés par Saddam Hussein.
L'administration américaine a tenté de réparer sa bévue en versant des salaires aux militaires démobilisés. Mais les soldats de la Garde républicaine (au moins 100 000 hommes) et surtout de la Garde républicaine spéciale, considérés comme des piliers du pouvoir de Saddam Hussein, ont été exclus de c