Depuis un an et demi, le cas Sarkozy embarrasse le PS. Populaire dans l'opinion, le ministre de l'Intérieur séduit jusque dans une frange de la gauche, au moins par l'énergie avec laquelle il met en oeuvre sa politique. A la rentrée, Malek Boutih, ancien président de SOS Racisme et nouveau secrétaire national du PS, avait même estimé que le locataire de la Place Beauvau faisait partie «des responsables qui donnent espoir aux jeunes dans l'action politique». Un pouvoir de séduction d'autant plus difficile à contrecarrer que, sur la plupart des sujets qui sont dans le champ de compétence de Sarkozy sécurité, double peine, islam, Corse le gouvernement Jospin est loin d'avoir laissé des souvenirs impérissables.
Après un long silence, le PS a décidé de passer à l'offensive. L'ennemi est coriace, la contre-attaque a donc été minutieusement préparée. Pendant trois mois, le PS, sous la houlette du député de l'Isère André Vallini, a auditionné les syndicats de police et couché ses conclusions dans un rapport présenté hier soir au bureau national du parti. Avec un double objectif. D'une part, en finir avec l'exception Sarkozy «La sécurité est le dernier sujet sur lequel le gouvernement soit encore crédible», a reconnu François Hollande, premier secrétaire du PS, hier soir. Et, d'autre part, préserver «la crédibilité» que le PS estime avoir acquise sur les questions de sécurité depuis le colloque de Villepinte en 1997.
Sans nier un léger mieux sur le front de la petite criminalité,