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Libération
Éditorial

Avenir hypothéqué

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publié le 20 novembre 2003 à 1h57

Luc Ferry a beau démentir toutes les noires intentions qu'on lui impute, il est possible que cela ne suffise pas à circonscrire le feu qui menace dans certaines facultés. Le malaise perceptible dans la société étudiante depuis la rentrée universitaire est en effet assez général pour n'être pas strictement corrélé avec telle ou telle revendication mise en avant par les organisations militantes.

On peut prendre l'exemple de la mise en place contestée du schéma paneuropéen dit LMD (licence, mastère, doctorat). Sur le fond, personne ne conteste le bien-fondé de cette ambition qui a pour but de normaliser la définition des diplômes à l'échelle du continent et donc de favoriser les échanges internationaux. Quoique Ferry assure que les formations «courtes» seront maintenues, il n'empêche que la norme des trois années, correspondant à la licence, tendra à faire référence comme norme universitaire de base. Aucun mal à cela, si les étudiants avaient tous les moyens ­ sociaux comme pédagogiques ­ de faire face à cette nouvelle donne. Ce n'est pas le cas. Quant aux passerelles internationales entre établissements d'enseignement supérieur, elles n'ont d'intérêt que pour ceux qui pourront en user. Or, les bourses adéquates restent chichement mesurées. Et cela aboutit au paradoxe que des jeunes qui valorisent l'idée européenne (comme le montrent les enquêtes) finissent par bouder une de ses conséquences les moins contestables, le LMD.

Au fond, la motivation qui reste la plus forte derrière l