A l'aune des tragédies qui ensanglantent la planète, ou des difficultés du quotidien de tout un chacun, on peut rester indifférent au fait de savoir si Jacko, l'homme-enfant au visage relooké extraterrestre, qui, depuis longtemps, a mérité son surnom de «Wacko» (le Cinglé), a joué ou non à touche-pipi avec des gamins attirés par ses millions de dollars en son château et jusque dans son lit. Comme n'importe qui, Michael Jackson devra répondre de ses actes, s'il est établi que ceux-ci sont de nature criminelle.
Il devrait aussi avoir droit à la présomption d'innocence. Cela a hélas peu de chances d'être le cas. Le scandale frappant une des plus grandes stars du show-biz (fût-elle déclinante) sera l'histoire de l'année. Les affaires de pédophilie enflamment les opinions publiques. Les étranges confessions télévisées de l'accusé, et des «affaires» jamais élucidées par le passé, ne plaident pas en sa faveur.
«Bambi» s'est perdu dans son parc de Neverland. Il le voulait le reflet du monde imaginaire enfantin de Peter Pan. Il semble hanté par les fantômes d'un cauchemar bien plus effrayants que ceux du célèbre «Thriller». Cela n'excuse rien, mais explique que la chute du «King of Pop» fascine. C'est une fable classique. Les amuseurs mués en idoles couvertes d'or et offerts par le show-biz en modèles à l'émulation des foules sont enfermés dans une bulle dorée de dollars où ils échappent aux normes, morales et matérielles, de la société. Jusqu'à ce que la bulle éclate, dévoile la super