L'histoire du show business américain regorge d'enfants prodiges propulsés trop tôt au-devant de la scène, sombrés dans une spirale autodestructrice à l'adolescence ou à l'âge adulte. Michael Jackson, jusqu'en 1984, semblait avoir été épargné par les aléas d'une carrière qui, même arrêtée avant le raz-de-marée planétaire de Thriller, eût déjà été fabuleuse. Michael, né le 29 août 1958 à Gary (Indiana), fut dès l'âge de 5 ans danseur vedette de la revue funky des Jackson Five, le groupe managé par son père Joe, guitariste et auteur-compositeur amateur. Il signa à 10 ans son premier contrat avec la Motown, grâce au soutien de sa future «marraine», Diana Ross. La détermination, l'aisance à imiter les modèles (de James Brown au mime Marceau, via Fred Astaire et Little Stevie Wonder) font de Michael Jackson la première star authentiquement clonique du spectacle mondial.
Révélation. En 1972, quand paraît Got To Be There, difficile de ne pas être subjugué par sa technique vocale. Que confirme la même année la chanson du film Ben, puis One Day In Your Life, négocié avec un legato ahurissant. Parallèlement à sa carrière solo, Michael est de tous les albums des Jackson : Diana Ross presents the Jackson Five, ABC et Third Album. Au milieu des années 70, le groupe a quitté la Motown de Berry Gordy et passe à la vitesse supérieure en signant avec Epic. Ayant confié un temps leur destinée aux producteurs Gamble & Huff, maîtres du Philly Sound, les frères décident de prendre leur destin mus