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Libération

Peyrelevade ne pouvait pas ne pas savoir

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Le successeur de Haberer à la tête du Lyonnais avait connaissance des fraudes en cours.
publié le 21 novembre 2003 à 1h58

Depuis que l'affaire a éclaté, Jean Peyrelevade clame son innocence, même s'il s'est vu contraint, il y a quelques semaines, de démissionner de la présidence du Lyonnais pour se consacrer à sa défense. Sa ligne : il n'a pas participé aux montages frauduleux de ses prédécesseurs et il n'en a pas eu connaissance avant leur révélation par la justice californienne.

Fax. Sa version avait déjà été mise à mal par The Economist, qui révélait un fax mentionnant l'existence des portages et reçu le 10 décembre 1993 au secrétariat de Peyrelevade, qui venait d'être nommé au Lyonnais. Peyrelevade avait d'abord nié avoir lu ce fax, prétendument adressé à son bras droit, Dominique Bazy. Puis, quand The Economist a indiqué avoir retrouvé un exemplaire du fax annoté de sa propre main, Peyrelevade a alors déclaré «ne plus se souvenir de l'avoir lu». Et qu'on ne pouvait, à sa lecture, «décrypter le montage d'une opération complexe, alors entièrement achevée».

Au regard du dossier de la justice californienne, ces justifications deviennent ridicules. D'abord, parce que le procureur Isaacs accumule d'autres preuves, comme le compte rendu d'un comité exécutif du 13 décembre 1993 où Peyrelevade déclare : «Bazy m'a montré le papier sur Artémis. Cela me laisse rêveur.» Ou les extraits d'un comité des opérations du 18 mars 1994, où Peyrelevade mentionne «le financement du portage des actions Aurora (nouveau nom d'Executive Life, ndlr)»...

Ensuite, parce qu'il est impossible de comprendre à l'époque les re