Londres de notre correspondant
Le MI5 et le MI6, les deux organes de sécurité britanniques, redoutaient un attentat au cours de la visite de George W. Bush. Ils n'avaient cependant pas prévu que les terroristes frapperaient, non le royaume, mais ses ressortissants à l'étranger. Interrogé hier par les députés à la Chambre des communes, le secrétaire au Foreign Office, Jack Straw, a indiqué qu'il n'avait pas été averti des risques d'attaque contre les intérêts britanniques en Turquie. En revanche, à la veille de l'arrivée du président américain, le pays avait été placé en état d'alerte quasi maximal. Alors que de nouveaux blocs de béton étaient disposés autour des édifices les plus sensibles, comme le parlement de Westminster, Scotland Yard appelait hier la population à redoubler de vigilance. Pour Jack Straw, le double attentat d'Istanbul présente «tous les signes» d'une attaque d'«Al-Qaeda et de ses groupes associés». Cette mouvance a annoncé à plusieurs reprises par le passé sa volonté de punir le Royaume-Uni pour son alignement sur les Etats-Unis.
Risques. Depuis le renversement du régime des talibans en Afghanistan et, plus encore, sa participation à la guerre d'Irak, la Grande-Bretagne s'attend à être prise directement pour cible. Un rapport récent la classe en tête des Etats occidentaux les plus menacés. En septembre, un mois avant Paris, Londres avait simulé une fausse attaque chimique dans son métro. A plusieurs reprises, le gouvernement de Tony Blair a tiré publiquemen