Avec sa longue barbe blanche, son timbre de voix apaisé et ses centaines de récits de voyage, Christian Février a un goût d'authentique. Photographe de mer de référence, il est tombé amoureux de l'America's Cup, qu'il a couverte à cinq reprises. Il était devenu un intime du légendaire Néo-Zélandais Peter Blake, disparu en 2001. Il nous raconte ce que la Coupe a, ou n'a pas, changé dans les cinq villes où elle s'est déroulée depuis 1851.
Cowes (île de Wight, sud de l'Angleterre), 1851 : «On retrouve trois cents ans d'histoire de navigation et de voile à Cowes. C'est du Solent que partaient les marins de l'amiral Nelson. Quand la première confrontation entre la goélette America et les Anglais eut lieu, ce n'était qu'une épreuve de yachting parmi d'autres. Cette petite ville reste une station estivale qui fait le plein trois mois par an. Ce qui reste de la Coupe ? L'incontournable Royal Yacht Squadron, une industrie nautique et une grande nostalgie.»
Newport (sud de New York) 1870-1983, 26 éditions : «Beaucoup de résidences secondaires, une baie de Narragansett magnifique et des gens riches. On peut considérer Newport comme le Saint-Tropez de New York. Certes, les maisons en bois de cette partie du Rhode Island ont beaucoup de charme, mais la municipalité n'a pas cherché à mettre en valeur les 132 ans d'America's Cup. Les chantiers de bateaux ont cédé la place aux immeubles de bord de mer, 50 % des boutiques vendent des souvenirs de pacotille. Il n'est pas étonnant de voir Newpor