Bruxelles (UE) de notre correspondant
Son épitaphe est prête : «Ci-gît le pacte de stabilité, né à Amsterdam le 17 juin 1997, mort à Bruxelles le 25 novembre 2003.» Et l'on n'ajoutera pas les «regrets» d'usage, ceux-ci étant loin d'être partagés au sein de la zone euro. Conçu comme un embryon de «gouvernement économique» de l'Euroland, une sorte de règlement de copropriété de la monnaie unique si l'on veut, le pacte n'aura donc pas résisté à sa première crise de croissance. Ironie de l'Histoire : c'est sa génitrice, l'Allemagne, qui a précipité son enterrement en refusant de se plier à ses règles jugées politiquement trop contraignantes.
Réalisme. Pour autant, si le pacte en tant que tel a rejoint les poubelles de la jeune histoire de la monnaie unique, son objectif principal, contenir le déficit public sous le plafond de 3 % du PIB, reste pour l'instant d'actualité. L'Allemagne et la France se sont engagées volontairement auprès de leurs partenaires à revenir dans les clous fin 2005, ainsi que le leur demandait la Commission européenne. Les gouvernements ne sont pas suicidaires : ils savent qu'un déficit engendre de la dette et que le remboursement de celle-ci peut rapidement étouffer une économie. Déjà, les dettes de l'Allemagne et de la France atteindront l'année prochaine 65 % du PIB, un niveau sans précédent dans l'histoire de ces deux pays (à comparer aux 40 % britanniques)...
En revanche, l'idée même de «gouvernement économique» de l'Europe est morte dans la nuit de lund