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Libération

Une nuit de tensions pour un compromis amer

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Les pays les plus respectueux du pacte n'ont pu imposer leurs vues. La BCE s'inquiète.
publié le 26 novembre 2003 à 2h02

Bruxelles (UE) de notre correspondant

Jean-Claude Trichet, l'un des pères de l'euro, est furieux : ses exhortations à respecter la lettre du pacte de stabilité et de croissance, et pas seulement l'«esprit», ont été superbement ignorées par les ministres de l'Economie et des Finances de l'Euroland. Le président de la Banque centrale européenne (BCE) l'a fait savoir en convoquant, hier matin, une «téléconférence» du Conseil des gouverneurs, un geste de mauvaise humeur sans précédent. Les douze gouverneurs des banques centrales de la zone euro et le directoire de la BCE, à l'issue de ce rendez-vous impromptu, ont publié un communiqué en forme d'avertissement : la mise «entre parenthèses» du pacte de stabilité décidée aux petites heures de la matinée du 25 novembre «présente de graves dangers». «Le non-respect des règles et des procédures prévus par le pacte (...) risque de miner la crédibilité du cadre institutionnel et la confiance dans une gestion rigoureuse des finances publiques des Etats membres de la zone euro.» Et de conclure par une mise en garde : si la politique budgétaire laxiste des Etats entraîne des risques inflationnistes, la BCE n'hésitera pas à augmenter ses taux d'intérêt... Le coup de gueule des banquiers centraux souligne à quel point la réunion de Bruxelles a été tendue, voire violente.

Aucun doute. Il a fallu neuf heures de discussion entre les ministres de l'Economie et des Finances de la zone euro pour en arriver là. Leur réunion avait débuté lundi à 19 he