Une reculade incontestable pour Nicolas Sarkozy, un nouveau cafouillage de Jean-Pierre Raffarin, une réconciliation un peu forcée autour d'Alain Juppé... Vendredi, dans le cadre de son Conseil national à Villepinte (Seine-Saint-Denis), l'UMP s'est attelée à définir sa position sur une éventuelle loi interdisant le voile à l'école.
Exercice délicat, exigeant de trouver un compromis entre ténors du parti, tout en évitant de trop déflorer la décision finale du chef de l'Etat, laquelle devrait intervenir à la mi-décembre. Une consigne à peu près respectée, jusqu'à ce que le Premier ministre ne lâche le morceau en fin de journée : «La décision législative que nous choisirons sera bonne si elle protège toutes les femmes de toutes les contraintes du fondamentalisme. Ce sera pour moi le premier des critères de la disposition législative que nous proposerons.» Exactement ce qu'il ne fallait pas dire. Quelques minutes après, Matignon a rectifié le tir : «Il voulait dire : "la loi que nous proposerons si besoin est".» Et Jean-François Copé, porte-parole du gouvernement, a précisé : «C'est un pas de plus vers la loi, mais la décision n'est pas totalement prise.» Histoire de laisser au chef de l'Etat la teneur de l'annonce.
Deux voix. Quelques minutes avant ce nouveau pataquès, les conseillers nationaux de l'UMP ont adopté une motion mi-chèvre mi-chou, censée faire la synthèse de la position d'Alain Juppé, favorable à une loi, et de celle de Nicolas Sarkozy qui y était plutôt hostile. Pour