Comment éviter une extinction annoncée ? Chimpanzés, bonobos, gorilles en Afrique, orangs-outans en Indonésie disparaissent en même temps que les forêts. «Il nous faut 25 millions de dollars immédiatement pour agir contre cette tendance», ont estimé les experts du Pnue (programme des Nations unies pour l'environnement) et de l'Unesco réunis trois jours à Paris avec des représentants de tous les pays concernés. Déforestation, braconnage et virus déciment les populations de grands singes. Pour qu'elles survivent, il faut que les populations locales, dont beaucoup sont parmi les plus pauvres de la planète, aient elles aussi intérêt à les protéger.
Le constat met tout le monde d'accord : il reste entre 300 000 et 400 000 grands singes sur la planète à l'heure actuelle. Les études indiquent que 2 % de ce qui reste d'habitat intact est détruit chaque année, 5 % pour celui des orangs-outans. D'ici à 2030, 10 % seulement de leur habitat aura été épargné par l'activité humaine en Afrique et 1 % en Indonésie. La pression démographique, l'agriculture, la construction de routes isolent les populations de singes les unes des autres et les fragilisent. Pour certaines sous-espèces, comme le gorille des montagnes, il serait déjà trop tard.
Huile de palme. Premiers condamnés, les orangs-outans qu'on ne trouve qu'à Bornéo et Sumatra (Indonésie) : à Kalimantan, le tourisme a entraîné une hausse du commerce de crânes d'orangs-outans décorés et de produits réputés aphrodisiaques vers la Chine et l