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Libération

Signe «ostentatoire» ou «visible»?

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Vouloir interdire le premier, sans le définir, inquiète des directeurs d'école.
publié le 29 novembre 2003 à 2h06

Ostentatoire. Le Petit Larousse ou le Grand Robert peuvent raconter ce qu'ils veulent, la définition de ce mot est loin d'être évidente. Surtout pour les enseignants qui doivent y avoir recours, au quotidien, pour décider qu'un signe religieux a sa place, ou non, à l'école.

Depuis 1989, un avis du Conseil d'Etat dit le droit, qui autorise les signes religieux à l'école, sauf s'ils ont un caractère ostentatoire. «Et comment je fais, moi, pour décréter qu'un signe religieux est ou non ostentatoire ?», avait lancé Elisabeth Bizot, proviseure d'un lycée de Trappes lors de son audition par la commission sur la laïcité présidée par Bernard Stasi. «Et c'est quoi un signe religieux ostentatoire : une barbe naissante ? Un foulard noué derrière la tête ? Pourtant, c'est seyant un foulard. Certaines filles le mettent un jour, l'enlèvent le lendemain, le remettent quand elles ne se sont pas lavé les cheveux. Et je dois dire : "Toi, ton foulard est acceptable, toi il ne l'est pas parce que je sais qu'à la sortie tu vas mettre dessus un grand foulard ?"»

Devant cette même instance, Philippe Guittet, président du SNPDEN (syndicat majoritaire chez les chefs d'établissements), s'était interrogé : «Comment déterminer le caractère ostentatoire d'un signe religieux ? Répondre à cette question fait de nous des producteurs de droit et de normes au quotidien, ce qui n'est pas notre métier.»

Certains enseignants attendaient donc une clarification. Quelque chose de moins vague que cet «ostentatoire». C