Des gouttes d'espoir dans un océan de désespérance ? La journée mondiale du 1er décembre se résume à une litanie de chiffres. Le sida, c'est un décès toutes les dix secondes, 14 000 infections quotidiennes, 40 millions d'adultes touchés. Dont 95 % dans les pays en développement. Le sida, c'est des médicaments dans les pays du Nord et des cercueils dans ceux du Sud. En Afrique, particulièrement. Le sida, dans ce continent, c'est 75 % des malades de la planète, pour une population qui n'en pèse que 2 %. Et 50 000 Africains bénéficient d'un traitement, quand plus de 4 millions en ont un besoin vital !
«Ouragan». Mais, pour la première fois, cette 16e édition de la Journée mondiale de lutte contre le sida tente de rompre avec les constats et promeut un plan d'action «opérationnel» : l'initiative «3 millions d'ici à 2005». Piloté par l'OMS (Organisation mondiale de la santé), il fixe une feuille de route pour fournir des antirétroviraux (ARV) à 3 millions de malades dans les pays en développement d'ici aux deux prochaines années. Mis en branle «dans une ambiance d'ouragan», raconte l'un de ses promoteurs, il tient du pari impossible. «Jamais l'OMS n'avait lancé un projet aussi ambitieux sur le sida», avoue l'un de ses directeurs, pourtant toujours prompt à fustiger la «lenteur» et la «bureaucratie» de son administration tétanisée face à l'ampleur des enjeux. «La prévention et le traitement du sida constituent peut-être la tâche la plus difficile à laquelle le monde ait jamais été