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Libération

A Genève, la journée des réconciliations

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D'anciens prisonniers et geôliers se sont retrouvés pour fêter l'événement ensemble.
publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Genève envoyée spéciale

Le hall de l'hôtel Intercontinental se remplit peu à peu et les arrivants s'embrassent. Tout le monde sourit, tout le monde semble ravi de se voir, d'être assis à la même tribune, de déjeuner à la même table. Loin du Proche-Orient, soudain, dans cette Suisse calme et pacifique, on en oublie, le temps d'une journée, la haine et la peur. Même s'il n'y avait ni texte, ni signature, ni discours, ce serait déjà un événement historique. Dans les lumières tamisées de l'hôtel genevois, on ne distingue plus les deux groupes. Certains portent la kippa, d'autres la moustache. Et tous disent à peu près la même chose dans un anglais rocailleux : «On est fier d'être là. C'est un grand jour. Demain, il faudra se mettre au travail pour convaincre nos deux peuples. Mais c'est le jour J du début de la paix.»

Au milieu des quelques centaines de participants à l'événement, les Français sont nombreux, mais différents groupes d'Européens sont aussi venus, comme l'ancien maire d'Amsterdam, Ed Van Thijn, et, discrets, noyés dans la foule, des Américains, trois membres du Congrès. Deux sont démocrates, Lois Capps et Nick Rahall, et un républicain, Darrell Issa : «Nous allons ensemble proposer lundi une résolution au Congrès pour soutenir l'initiative de Genève, aller au-delà de la feuille de route, explique-t-il. Moi, Arabe-Américain, je la soumettrai aux députés et Dianne Feinstein, Juive américaine, le fera au Sénat.»

Les Palestiniens sont arrivés les premiers, empruntant diff