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Libération
Éditorial

Dévalorisation

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publié le 2 décembre 2003 à 2h09

Les généralistes encore coupables ! A chaque crise, le gouvernement les cogne. Comme si, pour échapper aux sifflets, il préférait désigner lui-même des fautifs. On s'interrogera une fois de plus sur l'habileté politique de l'équipe Raffarin à hérisser ainsi sa clientèle électorale, ce qui, après les buralistes et à quelques mois des régionales, est un aspect secondaire mais non négligeable de l'affaire. Mais ces mises en cause répétées soulèvent une vraie question. Si le système de santé français ne fonctionne pas si bien que ça, c'est peut-être, en effet, parce que la base de la pyramide, la médecine de ville, est en dépression. Et qu'il ne suffit pas d'augmenter le prix de la consultation pour la guérir. Crise de motivation d'une profession que l'on choisit parfois plus par défaut (l'échec au concours de l'internat) que par vocation. Crise d'identité par rapport à un métier qui n'apporte plus la notabilité d'antan et pour lequel certains, en conséquence, ne s'investissent plus comme leurs prédécesseurs. Ce qui ajoute au problème des gardes, réel. Le tout participe surtout d'une dévalorisation du généraliste que le patient a désormais intégrée. Si bien qu'il préfère tantôt aller au plus simple, au plus performant et au moins cher, les urgences, quand il s'agit de lui-même ou a fortiori de sa progéniture. Alors oui, il faut bien sûr réformer la permanence des soins et assurer une meilleure coordination ville-hôpital. Mais il faut surtout rendre aux généralistes une place ess