Si la société civile israélienne est profondément divisée sur l'accord de Genève et le prix à payer pour un accord de paix global, il n'y a pas davantage unanimité côté palestinien. Mais, faute de sondages fiables, il est difficile de se faire une idée claire de l'état de l'opinion palestinienne. Selon une enquête menée à la demande de l'Institut James Baker pour les politiques publiques de l'Université de Houston, 55,6 % des Palestiniens interrogés se déclarent favorables au pacte de Genève contre 38,5 % qui y sont opposés. Sur le terrain, ce sont pour l'instant les voix les plus opposées au compromis mis au point par Yossi Beilin et Yasser Abed Rabbo qui se sont fait entendre. A tel point que, jusqu'au dernier moment, la présence du seul officiel palestinien à la cérémonie d'hier a été incertaine. Qadoura Farès, ministre sans portefeuille du gouvernement d'Ahmed Qoreï, a attendu d'obtenir un ordre de mission en bonne et due forme de Yasser Arafat pour se rendre à Genève.
Double langage. Député appartenant à la jeune garde du Fatah issue de la première Intifada, Farès connaît trop bien la fâcheuse habitude de la direction palestinienne de désavouer ceux qu'elle a envoyés négocier en cas de retournement de l'opinion. En butte à des critiques de plus en plus vives au sein de son propre camp, il a fini par dénoncer la «campagne menée contre l'initiative de Genève au sein même du comité central du Fatah», accusant l'instance dirigeante du mouvement de Yasser Arafat «d'avoir un d