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Le principe de précaution reste en rade

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Les pouvoirs publics multiplient études et prévisions sans prendre de mesures à long terme.
publié le 4 décembre 2003 à 2h11

«Un événement rare, sévère, mais pas inhabituel.» Chez Météo France, Pierre Bessemoulin, directeur de la climatologie, reste prudent. «Nous disposons de statistiques précises dans la région sud depuis 1958. On ne distingue aucune tendance. Ni en nombre d'événements de pluies diluviennes, ni en intensité.» Les courbes ne montrent qu'une forte variabilité d'une année sur l'autre : «Il s'en produit entre zéro et huit par an, trois en moyenne et sept cette année.» Les fortes pluies de l'automne ont saturé les sols et favorisé les inondations, même si la pluviométrie n'est pas exceptionnelle. «Le phénomène, cette année, a été plus long à se mettre en place», note la préfecture du Gard. «En septembre 2002, il était tombé 650 mm d'eau en 20 heures, cette année 350 mm en quatre jours .»

23 morts en 2002. Si tout le monde y pense, il n'est pas question pour les spécialistes de faire le lien entre le réchauffement climatique constaté depuis un siècle et ces orages diluviens. Trop tôt. En revanche, ce qu'on sait c'est que le réchauffement à venir multipliera ces phénomènes extrêmes. Les chercheurs de Météo France ont construit des simulations dans l'hypothèse d'un réchauffement «moyen» de trois degrés d'ici à la fin du siècle : «Ils montrent une diminution des pluies en été et une augmentation l'hiver, un effet plus marqué au sud de la France, explique Pierre Bessemoulin. On peut simplement dire que ce que l'on observe aujourd'hui est cohérent avec les prévisions, mais on n'a pas assez