Surpris en flagrant délit de sieste quand le soleil estival frappait à en tuer, le gouvernement a démarré au quart de tour dès que la pluie hivernale a commencé de tomber sur le Midi. Jacques Chirac en tête, il s'est précipité pour écoper les eaux du déluge. «Mobilisation générale» des autorités, déblocage de fonds d'urgence, images du Président et de ses ministres venus patauger par «solidarité» avec les sinistrés, pas un ciré n'a manqué à la mise en scène de la vigilance d'Etat et à la prévention d'un autre déluge, de critiques celui-là.
Mais après ? Il pleut, c'est de saison. Il y a des inondations, comme en ont connu des générations. L'Elysée et Matignon ne font pas plus le déluge que la canicule. Pourtant, les gouvernements ont leur part de responsabilité dans les catastrophes dites naturelles. D'abord parce que celles-ci sont souvent aggravées par le laxisme ou l'indifférence à l'environnement des politiques d'urbanisation et de gestion des espaces naturels. Ensuite, parce qu'il existe un consensus scientifique pour reconnaître que nous sommes entrés dans une période de changement climatique. Celui-ci conjugue, en particulier dans le Midi, sécheresse accrue en été, pluviosité plus forte en hiver, et augmentation de la fréquence, de la violence et de l'étendue d'«épisodes extrêmes» comme le déluge actuel. Des travaux d'infrastructure pour protéger les voies de communication et diminuer les risques de crues, des réglementations plus strictes de la construction en zones à