Au coeur de l'écheveau impénétrable d'opérations financières délictueuses de l'affaire Executive Life, il y a trois faits incontestables.
Un : les dirigeants du Crédit Lyonnais, et leurs associés, François Pinault en tête, ont violé les lois américaines (ils l'ont eux-mêmes admis en négociant avec le procureur un règlement pour esquiver un procès).
Deux : ces manoeuvres frauduleuses de la banque alors publique n'ont enrichi personne davantage que François Pinault. Mais elles risquent de coûter fort cher aux contribuables.
Trois : Jacques Chirac a rejeté l'accord négocié avec la justice californienne pour solder l'affaire. Contre l'avis de ses ministres, des sociétés en cause et de leurs avocats, au motif que cet accord n'exonérait pas Pinault de toute poursuite.
Il a pris le risque d'un grand déballage judiciaire qui risque de conforter la (mauvaise) réputation de la France, déjà perçue à l'étranger comme une république monarchique et quasi bananière de copains et de coquins. Sans compter le risque de faire perdre sa licence américaine au Lyonnais, de voir la banque condamnée à des amendes ruineuses (que le contribuable finira par payer). Et d'envenimer des relations déjà exécrables avec Washington.
Le moins serait que le chef de l'Etat explique son choix. Qu'il réponde à ceux qui pensent qu'il l'a fait pour protéger la fortune chancelante de son ami Pinault, et non dans l'intérêt des contribuables français. Et à ceux qui chuchotent que M. Pinault est tellement au centre des affa