Dossier réservé. Officiellement, «personne ne s'occupe d'Executive Life à l'Elysée», affirme l'entourage de Jacques Chirac. Depuis des semaines, le Château entretient la fiction que Bercy est «seul en charge de régler ce contentieux avec la justice américaine». L'affaire est en réalité une chasse gardée du Président qui la pilote en première ligne, et dans la plus grande discrétion, avec le secrétaire général adjoint de l'Elysée chargé des questions économiques, Frédéric Lemoine. L'homme de confiance de Jacques Chirac sur ce sujet ne se trouve pourtant pas à l'Elysée, mais à Matignon. Il s'agit de Jean-François Cirelli, ancien conseiller économique à l'Elysée, aujourd'hui directeur adjoint du cabinet de Jean-Pierre Raffarin. Il est la plaque tournante de toutes les informations qui circulent sur le dossier. Recueille les avis des avocats de Bercy et des différentes parties, et transmet le tout à Jean-Pierre Raffarin et à l'Elysée. «Les intérêts de l'Etat français, de François Pinault et du Crédit Lyonnais sont convergents, martèle Cirelli, ce n'est pas une affaire Chirac-Pinault, le copain du Président.»
Veto chiraquien. Dans ce dossier, Jacques Chirac a cependant mis un point d'honneur à protéger l'amitié et les intérêts bien compris qui le lient à l'industriel. Ainsi, en 1981, Pinault rachète-t-il une usine en faillite située au coeur de la circonscription de Chirac, en Corrèze. Autre exemple, le patron prêtera son avion au candidat Chirac lors des législatives de 1986. Et