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Libération

La droite tentée par une plus grande flexibilité

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L'aile la plus libérale de la majorité propose par exemple des CDD de longue durée.
publié le 5 décembre 2003 à 2h12

Le seul moyen d'infléchir durablement le chômage, c'est de redonner de l'attractivité au travail : François Fillon a fait de ce principe le fil conducteur de sa politique au ministère des Affaires sociales. L'avantage de la formule est qu'elle permet de concilier un discours libéral (il faut baisser le coût du travail) et social (le revenu d'activité doit être très supérieur à celui de l'assistance). Son inconvénient est de priver le gouvernement de leviers qui auraient permis de réduire la montée du chômage, ou d'anticiper sa baisse.

Le seul outil de traitement social du chômage qu'ait conservé la droite est le contrat emploi-solidarité (CES) : 265 000 en 2003 et 185 000 en 2004. Les autres mesures ­ à commencer par le contrat-jeunes voté en août 2002 et qui concerne désormais 120 000 salariés de moins de 23 ans ­ se font sans vrai accompagnement social.

Certains, dans la majorité, souhaiteraient que le gouvernement donne un coup de barre encore plus à droite. A l'UMP, le député Gilles Carrez vient de rédiger pour le club Dialogue et Initiative, proche du Premier ministre, un rapport sur la «revalorisation du travail», qui prône une politique «résolument libérale» de «l'Etat providence, et (de) l'ensemble des mécanismes redistributifs mis en place depuis trente ans». L'auteur suggère l'introduction du «contrat de mission ou de projet», sorte de CDD de longue durée, revendiqué par le Medef, ou encore le remplacement de l'ASS (Allocation spécifique de solidarité, versée aux chô