Et si est la hausse continue du chômage français était devenue une exception européenne ? Hier, pour le troisième mois consécutif, l'Allemagne, pourtant considérée comme convalescente, a annoncé une nouvelle baisse de son chômage. En novembre, le nombre de demandeurs d'emplois a diminué de 18 000 personnes, à 4,363 millions. Certes, la baisse est encore symbolique. Mais le gouvernement allemand veut croire qu'il s'agit là d'une nouvelle tendance enclenchée grâce à la (petite) reprise économique et aux premiers dividendes de sa réforme du marché du travail. Un premier bilan dont Jean-Pierre Raffarin se contenterait bien. Car, pour l'instant, rien n'arrête la montée du chômage français (9,7 %). La hausse du chiffre du mois de novembre (+ 0,2 %) confirme que la barre symbolique (et donc politique) des 10 % de chômeurs est à portée de vue.
Le plus ennuyeux pour Raffarin est que la France apparaît aujourd'hui bien seule dans son malheur. Tous ses grands voisins (la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne) affichent de bons résultats. Avec un taux de chômage de 5 % (selon les chiffres d'Eurostat), le Royaume-Uni a atteint le quasi plein emploi (lire page suivante). En partant de très haut (20 % en 1996), l'Espagne a réussi à diviser par deux le nombre de ses chômeurs. Et, aujourd'hui, elle a rejoint la France. Quant à l'Italie, pour la première fois depuis dix ans, le nombre de ses chômeurs est repassé sous la barre des deux millions. Y aurait-il une malédiction française ? Probable