Londres, de notre correspondant.
Ronald Francis ne sait pas quel est le taux de chômage dans sa zone. «Je n'ai pas regardé depuis longtemps», avoue-t-il. Une réponse qui surprend dans la bouche du directeur d'un job centre, l'équivalent de notre ANPE. Ce baromètre, suivi jour après jour avec anxiété de l'autre côté de la Manche, semble presque dépassé au royaume du quasi plein emploi. L'homme parle de «clients» à propos des 1 900 personnes qui viennent pointer dans ses locaux calmes et spacieux, situés à Balham, un quartier du sud de Londres. Une part du miracle britannique repose sur lui et ses semblables. «La moitié des gens qui viennent nous voir disparaissent en moins de six semaines. Ils trouvent du travail par eux-mêmes ou par notre entremise.»
Records. Plus besoin de scruter des panneaux couverts de fiches cartonnées. Des écrans à touches permettent de rechercher très vite le poste désiré. «Et on a souvent du mal à satisfaire toutes les offres», s'exclame Ron Francis. A chaque statistique, la Grande-Bretagne bat de nouveaux records. En octobre, elle recensait 926 900 demandeurs d'emploi, soit une baisse de 3 300 par rapport au mois précédent. Calculé selon les normes du Bureau international du travail, son taux de chômage s'établit autour de 5 %, un chiffre moitié moins élevé qu'en France ou en Allemagne. Le pays n'avait pas connu pareille situation depuis 1975.
Les job centres occupent une place clé dans le dispositif antichômage du gouvernement de Tony Blair. Ce sont e