Lille envoyée spéciale
Dès la gare du Nord parisienne, c'est parti pour embarquer à Lille 2004. Les codes couleurs de la Capitale européenne de la culture qui vont parader dans toute la région Nord-Pas-de-Calais pendant un an orange, vert, rose sont déjà hissés. Arrivée à Lille-Flandres, léger trouble, comme chez cette voyageuse : «Je ne me souvenais pas que la gare était rose !» Non, elle n'a pas une hallucination, cette vision discrètement psychédélique est fondée. Toute la verrière, 10 000 m2, de cette station ferroviaire érigée entre 1869 et 1892, a été voilée de films autocollants magenta, par le designer français Patrick Jouin. C'est une «seule idée, simple, mais en même temps une signalétique assez radicale, pour faire entrer très en douceur dans la ville en fête». Et donner à revoir cette structure industrielle un peu évincée par le quartier Lille-Europe. Le jour, c'est un écrin apaisant ; la nuit, le bâtiment devient visible de l'extérieur. Comme une carte postale colorisée. Cette première «métamorphose» de la métropole, qui pendant un an n'aura de cesse de se déguiser, de se scénographier, et surtout de se transformer durablement, donne le ton : pas de gigantisme débordant et l'envie de casser joyeusement la grisaille qui colle toujours aux pavés du Nord.
BD de rue. A la sortie de la gare, après la pourpre, l'oeil voit la vie légèrement en vert pendant trente secondes. Rue Faidherbe fraîchement réaménagée, changement complet d'effet : surgissent comme des géants-