De Thessalonique à Bologne, de Weimar à Helsinki, les «capitales européennes de la culture» se succèdent sans toujours laisser beaucoup de traces dans les mémoires. Signe sans doute que le statut de capitale ne se décrète pas et qu'il ne suffit pas d'un titre pour rayonner et attirer le chaland. On peut même oser un axiome : moins les villes de l'Union sont des capitales culturelles naturelles et plus elles ambitionnent de pouvoir se revendiquer telles pour une année. Question de prestige pour les édiles, de fierté pour les habitants, d'opportunité pour les deux. Sans excès de chauvinisme, on peut juger que Lille, elle, n'usurpera pas sa qualification. Entrée dans la modernité sous l'ère Mauroy, elle est une vraie ville européenne assise sur deux frontières. Flamande et british, entre briques rouges, bière, lumières du Nord et vestiges de l'occupation espagnole. Son histoire est considérable, elle a ses grands hommes (de Pasteur à un certain de Gaulle), sa tradition ouvrière est incontestable et son patrimoine pictural et architectural, considérable. Berlioz, dit-on, parlait de Lille comme de la «ville la plus musicale de France». A côté des fanfares et des chorales, l'Orchestre national, en bientôt trente ans, est devenu l'archétype de l'institution culturelle intelligente, celle qui va à la rencontre des publics les plus divers, diffuse au plus grand nombre sans démagogie mais avec pédagogie et sans jamais rien céder sur la qualité. Alors, bien sûr, cette éducation populai
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publié le 6 décembre 2003 à 2h13
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