Menu
Libération

Deux camps retranchés dans leurs convictions

Article réservé aux abonnés
Les uns voient la loi comme un rempart, les autres craignent un risque de radicalisation.
publié le 8 décembre 2003 à 2h14

Les politiques sont plutôt pour, les religieux, associatifs et syndicalistes plutôt contre. Bref, la question de l'opportunité d'une loi interdisant le port des signes religieux à l'école divise toute la société française. Et même les principaux intéressés, les enseignants, ne sont pas d'accord. Le SNPDEN (principal syndicat des chefs d'établissement) réclame une loi, la FSU (organisation majoritaire des personnels de l'éducation) est plus que réservée.

Pour l'interdiction. Parmi les pour, donc, la quasi-totalité du gouvernement, à l'exception de Nicolas Sarkozy et de Luc Ferry, l'UMP, le PS, des universitaires comme Pierre-André Taguieff ou Michèle Tribalat, le magazine Elle, qui lance aujourd'hui un appel à Jacques Chirac pour une loi interdisant le port de signes religieux à l'école et dans les services publics ­ signé notamment par Isabelle Adjani, Fadela Amara, Elisabeth Badinter, Nicole Garcia, Line Renaud, Isabelle Huppert, Sandrine Kiberlain ou encore les psychanalystes Julia Kristeva et Elisabeth Roudinesco, Gisèle Halimi, la présidente de l'association Choisir-la Cause des femmes, Chahdortt Djavann, écrivaine française d'origine iranienne contrainte de porter le voile pendant dix ans.

Leurs principaux arguments : «C'est le seul moyen de ne pas laisser de prise aux intégrismes qui avancent masqués dans l'école publique au nom des libertés individuelles, de la tolérance et de la neutralité», affirme Philippe Guittet, du SNPDEN. «L'école doit être soustraite à la pressi