Cette fois, le compte à rebours est enclenché. Jeudi à 16 h 30, Bernard Stasi remettra à Jacques Chirac le rapport de la Commission sur l'application du principe de laïcité dans la république, qu'il préside. Et le chef de l'Etat rendra publique probablement le 16 ou le 17 sa décision de légiférer ou non sur le voile. Pour l'heure, le Président ne s'est pas clairement prononcé. Vendredi, lors de son voyage officiel à Tunis, il a toutefois semblé préparer le terrain à une loi, déclarant certes attendre, «pour prendre une décision, d'avoir pris connaissance du rapport». Mais ajoutant: «Il est certain que nous devrons, d'une façon ou d'une autre, faire respecter le principe de laïcité.» Et concluant: «S'agissant de l'enseignement, on ne peut pas accepter les signes ostentatoires de prosélytisme religieux, quels qu'ils soient, quelle que soit la religion.»
Dans sa croisade contre le voile, Jacques Chirac est suivi par la quasi-totalité du monde politique, de droite comme de gauche. La société civile, elle, est divisée (lire page 4). L'opinion publique penchant plutôt pour une loi. Selon un sondage de l'institut CSA rendu public hier, 57 % des personnes interrogées sont pour l'interdiction du port de tout insigne religieux apparent à l'école. Posée par l'Ifop et BVA, cette même question a recueilli un score de 65 % et 72 % (1). «On tranche, c'est clair, mais à l'issue d'une délibération intérieure, avec des états d'âme, et on reste toujours dans un arbitrage, ce qui fait que la déc