C'est une cité comme il en existe beaucoup en banlieue de grandes villes. 13 bâtiments de taille moyenne et 750 logements. Située à quelques pas du centre-ville de Saint-Denis (93), la cité Gabriel-Péri a vu le nombre de femmes voilées augmenter de façon régulière ces dernières années. «On en croise de plus en plus dans les rues», constate Nassera Oussekine présidente de l'association Voix d'Elles Rebelles dont les locaux sont situés au rez-de-chaussée d'un immeuble de la cité. La «laïcité qui s'inscrit dans les valeurs de la République» est mise à mal par des réflexes de repli identitaire et un développement du communautarisme. Les manifestations extérieures de ces phénomènes sont nombreuses : trois librairies considérées comme «intégristes» ont été créées et des lieux de prière «sont tenus par des fondamentalistes». Et tout le monde raconte qu'il arrive de croiser des femmes en burqa à l'hypermarché du coin.
Dans le square au bas des immeubles, hier après-midi, quatre mamans voilées avec des poussettes. Inabordables. Comme le sont les personnes qui tiennent les deux ou trois cafés alentour. «Ça ne m'intéresse pas», répond un commerçant d'origine maghrébine du secteur. Une jeune fille âgée de 19 ans affirme, elle, que «trois copines» se sont mises à porter le voile. Elle en connaît aussi dans son lycée professionnel : «En tout, elles sont une dizaine.» Il y en aurait autant dans chacun des deux lycées publics du quartier : «Cette question suscite de plus en plus de débats en