On ne peut pas reprocher aux Eglises d'avoir la foi. Alors que le chef de l'Etat s'est fait une religion sur la vertu de légiférer sur le port de signes religieux à l'école, elles continuent leur lobbying. Et l'adjurent de renoncer. Au prétexte qu'une loi pourrait être ressentie comme «discriminante» par les musulmans. Prétexte fondé mais dont elles usent avec une belle hypocrisie pour empêcher, en fait, que la laïcité devenue flageolante sous le coup des intégrismes retrouve son assurance dans le périmètre qui lui est dévolu, celui de l'espace public et de l'école, en particulier. Ce front du refus des Eglises finira de convaincre l'agnostique qu'il peut être utile de réaffirmer par un texte symbolique la primauté de la laïcité dans la République. Mais, sortis de ce débat vieux de trois siècles, il en est un autre en coulisse loin d'être à la hauteur de l'enjeu. Car l'affaire du voile sert aussi de décor à une petite bataille d'ambitions. Qui voit les chiraquiens en profiter pour régler leurs comptes avec l'as des as et guignolo du gouvernement Raffarin, l'indiscipliné Sarkozy, chef de la police et ministre des Cultes, adepte des reconduites à la frontière pour les sans-papiers et de promotion républicaine pour «musulmans» méritants. Une confusion des genres dans laquelle il s'est lui-même pris les pieds. Et la meute chiraquienne d'accabler aujourd'hui ce rival, trop haut dans les sondages, trop peu respectueux du Président. Il ne faudrait pas que cette guéguerre à droite m
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