Bruxelles envoyés spéciaux
A l'heure du risotto de midi, Silvio Berlusconi a bien essayé de réchauffer l'ambiance sinistre : «Parlons de football et de femmes !», a lancé à ses convives le président en exercice de l'UE. Cela n'a fait rire personne, surtout pas les femmes présentes autour de la table du Conseil européen. En deux heures, vendredi matin, le sommet des Vingt-Cinq a évacué la partie la plus facile de son ordre du jour. Restait au Premier ministre italien à attaquer le plat de résistance : l'adoption de la première Constitution de l'Europe. Berlusconi avouait d'entrée de jeu qu'«à l'impossible, nul n'est tenu» : le blocage persistant de l'Espagne et de la Pologne qui refusent de renoncer à leurs avantages acquis dans le traité de Nice rend très incertaine l'issue du bras de fer.
Sordide marchandage. Une seule chose est sûre : personne ne veut rééditer le sordide marchandage qui avait duré quatre jours, en décembre 2000, à Nice. Le patron de Forza Italia a prévenu qu'il sifflerait, quoi qu'il arrive, la fin de la conférence intergouvernementale, dimanche à 11 heures : il ne veut pas rater le match de son club, le Milan AC, contre les Argentins de Bocca Junior. Faute de consensus, mieux vaudra passer la balle à l'Irlande, qui présidera l'Union à partir du 1er janvier, «que de conclure sur une mauvaise Constitution», a estimé Berlusconi.
Les trois autres «grands» de l'UE l'appuient de tout leur poids : Chirac, Schröder et Blair ont ostensiblement petit-déjeuné ensem