Bruxelles
envoyés spéciaux
C'est la confirmation de l'Europe de la défense et l'affirmation de son intérêt», s'est réjoui, vendredi, Jacques Chirac après la décision des vingt-cinq chefs d'Etat et de gouvernement de créer un embryon de quartier général européen autonome, capable de diriger des opérations militaires hors du cadre de l'Otan. Ce n'est pas le seul motif de satisfaction pour le président de la République. Toute une série d'éléments du puzzle dessinant la future Défense européenne ont été engrangés vendredi : la Constitution comportera une «clause de défense mutuelle», et les Etats souhaitant accélérer leur intégration militaire pourront le faire au sein d'une «coopération structurée». Comme une défense ne sert à rien si on ne sait pas contre qui la déployer, les Vingt-Cinq ont adopté leur première définition d'une «stratégie européenne de sécurité» qui identifie une série de menaces potentielles.
«26e Etat membre». Ce paquet n'a pu être adopté qu'à la suite d'intenses tractations avec Washington. La Défense européenne peut commencer, plaisantait, en substance il y a quelques jours, le chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer, puisque le «vingt-sixième Etat membre de l'UE» a levé son veto. Après bien des hésitations, les Etats-Unis ont donc finalement accepté de laisser les Européens voler de leurs propres ailes. Liberté très encadrée il est vrai, le Pentagone ayant obtenu un véritable droit de regard sur les opérations que les Européens auraient la prétentio