Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Député socialiste européen, Olivier Duhamel (1) a été l'un des principaux animateurs de la Convention européenne.
A partir de quel point considérerez-vous que les Etats ont défiguré votre texte de Constitution ?
Un succès serait que 90 % du texte de la Convention soit repris tel quel et que les modifications apportées aux 10 % restants soient minimes. Quant au compromis institutionnel, il ne faut pas qu'il soit néfaste. Il serait, par exemple, acceptable qu'on prolonge jusqu'en 2014 le mode de votation au Conseil des ministres tel qu'il a été adopté à Nice et/ou le droit de chaque Etat membre à avoir un commissaire européen. Il faudrait simplement attendre cinq ans de plus que prévu pour que la Constitution soit bonne. En revanche, renvoyer la décision sur ces deux points à plus tard serait un mauvais compromis.
L'Espagne et la Pologne se satisferont-elles d'un simple report à 2014 ?
On pourrait leur faire quelques concessions dans d'autres domaines. Par exemple, prolonger le vote à l'unanimité dans le domaine financier ou leur accorder quelques députés de plus au Parlement.
Que se passera-t-il si le sommet échoue ?
Il peut s'agir d'un faux échec si la conférence intergouvernementale est simplement prolongée. L'Europe aura alors une seconde chance dans six mois. Mais il peut aussi y avoir un vrai échec. Alors l'Union entrera dans une longue maladie grave dont on ne sait si elle guérira.
Certains évoquent la création d'une fédération franco-allema