Menu
Libération

L'Europe tombe en panne sèche

Article réservé aux abonnés
Les 25 chefs d'Etat et de gouvernement se sont quittés, samedi à Bruxelles, sans accord sur une Constitution pour l'Union élargie.
publié le 15 décembre 2003 à 2h19

Bruxelles (UE) envoyés spéciaux

Le «miracle» espéré par Silvio Berlusconi n'aura pas eu lieu. Dans l'amertume et la déception, les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq ont quitté Bruxelles, samedi, sans avoir pu accoucher d'une Constitution pour l'Union européenne élargie. A cinq mois de l'arrivée de dix nouveaux membres, l'Europe tombe en panne sèche. Enterré, le nouveau «traité de Rome» que l'Italie se faisait fort de conclure avant le 1er mai 2004. Tous les espoirs se reportent désormais sur un possible accord, en décembre de l'an prochain, sous présidence néerlandaise.

La Conférence intergouvernementale (CIG), censée adopter le projet de Constitution peaufiné seize mois durant par Valéry Giscard d'Estaing et ses 104 conventionnels, a tourné court dès le samedi matin : la Pologne et l'Espagne persistant à refuser la nouvelle répartition du pouvoir prévue au sein de la grande Europe, la présidence italienne de l'UE a jeté l'éponge sans attendre la date butoir initialement fixée au dimanche matin. «Mieux vaut pas de résultat qu'un mauvais accord. (...) Quand on élabore une Constitution, on n'a pas le droit de se tromper d'ambition», s'est consolé le Premier ministre luxembourgeois, Jean-Claude Juncker.

Le sommet de Bruxelles est resté un dialogue de sourds entre une majorité prête à faire le saut constitutionnel ­ les six pays fondateurs de la Communauté, mais aussi la Grande-Bretagne, la Grèce, la Hongrie ou la Slovénie ­ et le tandem hispano-polonais, campé sur les