Menu
Libération

Main basse sur Saddam Hussein

Article réservé aux abonnés
L'ancien dictateur irakien a été capturé par les Américains samedi soir.
publié le 15 décembre 2003 à 2h20

Bagdad envoyé spécial

Les tirs de joie n'ont pas attendu hier après-midi la confirmation de la capture de Saddam Hussein. A peine son arrestation a-t-elle été annoncée au conditionnel que les habitants de Bagdad, comme s'ils pressentaient que l'information ne pouvait qu'être vraie, ont fêté l'événement. Les uns les armes à la main, les autres en dansant dans les rues, les militants en se précipitant au siège des partis politiques pour en savoir plus. Dans les rues, les coups de feu, certains tirés depuis des voitures, se mêlaient aux klaxons. Les tirs se sont prolongés même après la tombée de la nuit. Certains habitants de la ville estimaient cependant qu'ils étaient moins nourris qu'après une belle victoire de l'équipe nationale de football.

«Sommet du bonheur». Dans l'une des principales artères commerçante de Bagdad, fréquentée à la fois par les sunnites et les chiites, la joie des commerçants est souvent sans réserve. «C'est le sommet du bonheur, ce que j'ai attendu toute ma vie. Ce n'est pas que moi qui suis content, c'est tout l'Irak», s'exclame Samir Mohsen, un épicier qui offre des bonbons à ses clients. Il ajoute être d'autant plus heureux que le dictateur a été fait prisonnier: «Les Irakiens vont pouvoir le voir juger à la télévision. De même que tout le monde arabe qui, lui aussi, a été trompé.» Son employé, Haïdar Sami Jahad, dont le père a disparu en 1982 sur le front iranien et dont il est toujours sans nouvelles, aurait préféré qu'il soit tué. «Mais, poursuit-il