Washington de notre correspondant
«Dans l'histoire de l'Irak, une ère sombre et douloureuse s'achève. C'est un jour d'espoir. Tous les Irakiens peuvent maintenant se retrouver, rejeter la violence et bâtir un nouvel Irak.» A la Maison Blanche, hier à midi et quart (heure locale), George W. Bush s'est solennellement félicité de la capture de Saddam Hussein, mais en se gardant bien d'afficher sa jubilation : «L'ancien dictateur va maintenant connaître la justice qu'il a refusée à des millions d'Irakiens», a-t-il ajouté. Il était dans sa résidence de Camp David, à une centaine de kilomètres de Washington, lorsqu'il a reçu, samedi en fin d'après-midi, un coup de téléphone de son secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, l'informant de la capture de Saddam Hussein: «Les premiers comptes rendus ne sont pas toujours exacts», lui a précisé Rumsfeld, prudent. Bush l'a interrompu, selon le porte-parole de la Maison Blanche. «On dirait qu'on va avoir de bonnes nouvelles.» Avant de rentrer dans la soirée à Washington. A 5 heures et quart du matin, hier, sa conseillère pour la Sécurité nationale, Condoleezza Rice, lui a téléphoné, pour lui confirmer : «C'est bien lui.»
Epouillé. Pour George W. Bush, la journée d'hier restera certainement comme une des plus belles de son premier mandat. L'image de ce Saddam minable, barbu comme Oussama ben Laden, épouillé comme un clochard par un infirmier militaire, ne pouvait mieux tomber. Depuis quelques semaines, le président américain semblait perdre c