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Libération

A Millau, le viaduc repose sur des fonds privés

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En manque d'argent pour les grands travaux, l'Etat s'appuie sur des partenaires. Une solution qui a ses limites.
publié le 19 décembre 2003 à 2h24

Au moment où les difficultés budgétaires imposent au gouvernement des choix ardus, le privé peut-il jouer le rôle de roue de secours pour la construction de nouvelles infrastructures ? Au cours des derniers mois, c'est d'abord la puissante Fédération nationale des travaux publics (FNTP), inquiète de la baisse des investissements publics, qui a encouragé les euros du privé à voler au secours des caisses vides de l'Etat. C'est encore le Medef qui milite pour le développement des PPP (partenariats public-privé). Et, hier, Jean-Pierre Raffarin a clairement affirmé qu'il comptait, outre les 7,5 milliards d'euros que l'Etat déboursera d'ici à 2012, sur les contributions de l'Europe, des collectivités régionales et le secours du privé.

Record européen. Aujourd'hui, le viaduc de Millau, ou le projet de train reliant l'aéroport de Roissy et Paris, ou encore la liaison ferroviaire grande vitesse entre Perpignan et Figueras ont en commun de faire appel au privé. En quelques mois, la vallée du Tarn, dans les Causses, a vu pousser sept piles de béton. Dans un peu plus d'un an, plus de deux kilomètres d'autoroute (deux voies dans chaque sens) enjamberont la vallée. Le tout, réalisé en un temps record, formera un des plus hauts viaducs d'Europe, qui supportera la Méridienne A75, l'autoroute reliant Clermont-Ferrand à Béziers et Narbonne.

Une des spécificités de ce viaduc est qu'il détiendra le record de la pile la plus haute, avec 240 mètres. L'autre est qu'il est entièrement financé par le