Ils ont vu leurs confrères en blouse blanche parler patientes voilées, intégrisme musulman à l'hôpital et pratiques médicales en danger. Ils ont aussi entendu parler de musulmanes intégristes qui auraient mis la santé de leur bébé en danger en refusant qu'un médecin homme les examine. «Des histoires qui circulent», disent-ils. Qui commencent à dater. Dans le service de gynéco-obstétrique de l'hôpital Bichat-Claude Bernard, à Paris, les médecins, les sages-femmes, les anesthésistes, les infirmières ou les secrétaires ont beau chercher, aucun ne se souvient d'un seul cas vraiment problématique.
Choix. Deux mille deux cents accouchements par an. Deux cents consultations de gynécologie et d'obstétrique par jour, une maternité du XVIIIe arrondissement de Paris, quasiment en «liaison directe avec les aéroports de Roissy et d'Orly», disent-ils. Public cosmopolite, voiles de toutes les couleurs dans les salles d'attente, et non, vraiment pas de problèmes d'intégrisme musulman qui compliquerait le travail des médecins ici. Quelques patientes gantées et voilées de pied en cape, «en vraie burqa, avec une grille devant les yeux», se présentent parfois dans le service. En consultation, certaines demandent exclusivement des rendez-vous avec des médecins féminins. Mais les Occidentales aussi. Aux urgences, d'autres refusent d'être examinées par un homme. Et dans ce cas-là, elles n'ont pas toujours le choix. Certains médecins «jouent le jeu». D'autres refusent catégoriquement. C'est le cas d