Voilà un gouvernement libéral qui se refuse à privatiser ! S'il fallait une preuve que l'UDF a une utilité dans la majorité, Gilles de Robien, seul bayroutiste patenté du gouvernement Raffarin, l'a apportée, hier. Depuis des mois, le ministre des Transports bataillait contre son collègue de Bercy, partisan, lui, de poursuivre la privatisation des autoroutes initiée par le socialiste Jospin. Vendre les bijoux de la couronne aurait fait rentrer dans les caisses entre 8 et 10 milliards d'euros, de quoi payer pour quelques années les baisses d'impôt promises par Chirac. Mais quand les bijoux rapportent autant, est-il bien raisonnable d'en dégarnir l'Etat déjà bien démuni ? Raffarin a donné raison à Robien et Francis Mer a essuyé un nouveau camouflet. Signe que le ministre est plus près de la porte que de l'augmentation depuis qu'Alain Juppé (qui a gagné un TGV pour sa ville de Bordeaux) s'est mis dans l'idée de lui chiper sa place dès le prochain remaniement. En attendant, la manne des péages autoroutiers permettra le financement à long terme de grands travaux d'infrastructures. Qui s'en plaindra ? Pas les régions qui en bénéficieront. Ni leurs présidents en campagne électorale. Ni ceux qui profiteront des «50 000 emplois au minimum» que cela pourrait représenter, selon le Premier ministre. Ni même les écologistes qui, s'ils jugent que trop est encore accordé à la route, conviennent que le ferroviaire et le maritime, pour une fois, sont bien pourvus. Ni le contribuable, enfin, t
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publié le 19 décembre 2003 à 2h24
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