C'est l'autre loi, cachée, celle que l'on n'attendait pas. Peut-être Jacques Chirac a-t-il été frappé par les témoignages d'une sage-femme et du directeur de l'hôpital intercommunal de Montreuil lors des auditions de la commission Stasi ? Deux témoins racontant que de plus en plus de femmes venaient en consultation voilées, exigeant d'être prises en charge par un médecin femme ; d'autres ne parlant même pas et laissant leur mari répondre à leur place. En tout cas, le président de la République a annoncé, jeudi, «qu'à l'hôpital, rien ne saurait justifier qu'un patient refuse, par principe, de se faire soigner par un médecin de l'autre sexe. Il faudra qu'une loi vienne consacrer cette règle pour tous les malades qui s'adressent au service public». Et ajouté à destination des fonctionnaires de la santé : «L'interdiction d'afficher ses propres croyances ou opinions s'impose à chaque agent public. De la même manière, les convictions du citoyen ne sauraient l'autoriser à récuser un agent public.»
Libre choix. Bref, à côté de l'école, une loi pour l'hôpital. Mais est-ce si homothétique que cela ? Depuis quelques années, les usagers de la santé ont vu leurs droits réaffirmés, comme dans la loi du 4 mars 2002, dite des droits des malades. Une loi qui reprend, entre autres, un principe de base de la médecine à la française : la liberté du choix du médecin par le patient, y compris à l'hôpital. «Une loi pour l'hôpital ? Je ne suis pas absolument sûr que cela soit utile, ni nécessaire»,