Robien, champion du monde de l'aménagement du territoire et icône de l'entente cordiale UDF-UMP ? A lui seul, l'unique ministre centriste du gouvernement aurait fait rendre gorge à l'hydre Bercy... A l'arraché, le ministre des Transports a gagné tous ses arbitrages. Notamment celui qui fait que, comme il l'affirme, «l'argent des transports paiera les transports» et n'ira pas engraisser une quelconque autre caisse de l'Etat. Et il en est fier. Son président de parti, François Bayrou, l'est tout autant que lui : «Je suis très heureux que le gouvernement ait écouté Gilles de Robien et n'ait pas privatisé les autoroutes, c'est bien, et quand c'est bien, je le dis», a déclaré hier le député des Pyrénées-Atlantiques.
D'aucuns au gouvernement voient dans cet arbitrage pro-Robien rendu tant sur l'insistance de Matignon que sur celle de la direction de l'UMP un geste d'apaisement avec le frère ennemi de la majorité. «Une sucette pour Bayrou», résume un conseiller de Raffarin. Les centristes n'y voient, eux, qu'une «décision de bon sens» qui n'a rien à voir avec la campagne des régionales.
Le principal intéressé y trouve surtout un élément consolidant la pérennité de son poste ministériel. Ces temps-ci, les cadres de l'UMP propageaient volontiers l'idée de son départ à la faveur d'un remaniement technique et l'éclatement de son ministère. Le ministre aura tout fait pour le demeurer. En pleines dissensions chiraquo-centristes, il a cherché l'équilibre, parfois précaire. A quelques he