Une loi peut en cacher une autre. Discrètement commentée, la loi sur l'hôpital proposée par Jacques Chirac sur recommandation de la commission Stasi risque d'être aussi complexe à mettre en oeuvre que celle visant l'école. Car elle ne concerne pas des enfants ni des mineurs fréquentant l'école publique, pas plus qu'elle ne s'adresse aux personnels hospitaliers pour leur enjoindre de respecter une stricte neutralité. Elle vise à empêcher les usagers de l'hôpital public de récuser un médecin «par principe». Si l'on excepte les cas d'urgence, où doit prévaloir en toutes circonstances rapidité et efficacité, ce «par principe» présidentiel recouvre des réalités bien différentes. Cela peut signifier racisme ou préjugé religieux obscurantiste, auquel cas l'esprit d'une loi est évidemment défendable mais cela peut aussi révéler l'expression de souffrances ou de situations particulières dont les médecins ne peuvent pas ne pas tenir compte dans leur travail thérapeutique. La volonté présidentielle vient, en outre, télescoper une autre loi votée en 2002 à l'initiative de Kouchner et qui a pour objectif de donner davantage de droits aux malades. Née du combat des malades du sida, rejoints par les autres associations d'usagers de la santé, cette loi prévoit notamment la liberté de choix du médecin, y compris à l'hôpital. Elle a toutefois du mal à entrer dans les faits et c'est peu de dire que le gouvernement actuel a traîné des pieds à signer ses décrets d'application. Nul doute que la d
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Télescopage
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publié le 19 décembre 2003 à 2h24
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