Des femmes voilées dans la rue. Pour défendre leur liberté de «choix», dire «touche pas à mon voile», traiter de «racistes, fascistes et intégristes» ceux qui voudraient les dévoiler à l'école. Autant de slogans empruntés et détournés pour retourner l'accusation selon laquelle le voile est d'abord un instrument d'asservissement. La preuve que non, puisque celles qui le portent descendent sur le pavé pour le revendiquer... La démarche est habile mais il est difficile de s'y laisser prendre. Tant la parole de celles qui manifestaient hier à Paris et samedi à Strasbourg apparaissait sous contrôle. Femmes interdites de parler aux journalistes, sous la protection rapprochée d'organisateurs qui officiellement n'organisent rien. Une terrible opacité qui ne laisse pas d'interroger. Les femmes devant, les barbus derrière ? Les intégristes de toutes obédiences n'ont pas le monopole du phallocentrisme. Mais cela n'excuse pas ceux qui entendent user de la religion pour maintenir dans la dépendance un sexe. Cela ne légitime pas ceux qui, au nom de cette mauvaise cause, crient à l'intolérance quand la République refuse de se prêter au jeu dans les lieux d'éducation dont elle a la responsabilité. La liberté religieuse n'est pas menacée aujourd'hui en France par une prochaine loi contre le port «ostensible» des signes religieux à l'école publique, qui ne fait que clarifier ce que stipulait déjà le conseil d'Etat. Certains pays étrangers, et non des moindres, peuvent feindre de le croire si
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Détournement
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publié le 22 décembre 2003 à 2h25
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