Washington de notre correspondant
George W. Bush s'apprête à passer un joyeux Noël : les cadeaux, depuis quelques jours, tombent en pluie dans la cheminée de la Maison Blanche. Saddam Hussein a été capturé ; la France et l'Allemagne multiplient les mains tendues, acceptant par exemple d'alléger la dette irakienne ; et voilà maintenant que la carte des «Etats voyous» et de «l'axe du mal» s'éclaircit tout d'un coup. Après l'Iran, qui a accepté la visite d'inspecteurs sur ses installations nucléaires, c'est au tour de la Libye de renoncer à ses armes de destruction massive. Même s'il est empêtré en Irak, George Bush, qui remonte dans les sondages, peut savourer cette fin d'année.
Effets dominos. Lorsque le président américain a décidé de déclencher une guerre «préventive» contre l'Irak, son équipe avait parié sur deux effets dominos favorables. A moyen terme, la création d'un régime constitutionnel décent en Irak inciterait d'autres pays du Moyen-Orient à suivre ce modèle et à ouvrir leur système politique à plus de démocratie. A court terme, un violent coup de talon sur le régime de Saddam Hussein ferait réfléchir tous les autres «Etats voyous» qui développent des programmes d'armes de destruction massive ou des liens avec les organisations terroristes.
Il est encore bien trop tôt pour juger le bilan du premier pari : les Américains se rendent compte que bâtir une démocratie en Irak est un casse-tête effroyable. Le second pari, en revanche, commence, huit mois après la chute du r