A en croire les Américains et les Britanniques, la menace est payante. L'exemple de Saddam Hussein a fait réfléchir Kadhafi et l'a poussé à renoncer à ses programmes d'armes de destruction massive (ADM). A bon entendeur, salut : une semaine après l'arrestation du dictateur irakien, la mise au pas du régime de Tripoli constitue une victoire supplémentaire pour le tandem Bush-Blair et sa stratégie de la force. Longtemps désigné par les Etats-Unis comme le chef de l'«Etat-voyou» numéro 1 pour son soutien actif au terrorisme, le raïs libyen se fait doux comme un agneau et promet de «transformer ses épées en charrues». La communauté internationale peut légitimement se réjouir. Après l'apparente rentrée dans le rang de l'Iran, «l'axe du mal» est mal en point et Bush engrange des points en vue de sa réélection. Il faut avoir le mauvais esprit d'un ancien ministre britannique pour souligner que la diplomatie a fait abandonner à Kadhafi ce que la guerre contre Saddam Hussein n'a pas permis de trouver en Irak. Beau joueur, Villepin s'est félicité de l'accord obtenu par Londres et Washington, mais l'absence de la France dans cette négociation n'en ressort que davantage. Non seulement elle n'a en rien été associée au processus qui a fait plier Kadhafi, mais ce dernier s'est payé le luxe d'ignorer ostensiblement Jacques Chirac au dernier sommet Europe-Maghreb de Tunis, début décembre. Et la France n'a toujours pas bouclé avec Tripoli l'accord sur les indemnités devant être versées aux fa
Éditorial
Paris hors jeu
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publié le 22 décembre 2003 à 2h25
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