Quel pataquès ! Une ministre de la Défense qui explique que la France «était parfaitement informée» et son collègue des Affaires étrangères qui indique aussitôt que «nous n'avons pas été tenus informés (..) de ces négociations menées en grand secret». Il faut le bel aplomb de Michèle Alliot-Marie pour feindre de croire, comme elle l'a fait hier à la sortie du Conseil des ministres, qu'«il n'y a pas de contradiction»..
Contradictions. Manifestement, le succès anglo-américain dans le désarmement de la Libye et l'isolement de la France provoque des humeurs à Paris. Hier, en milieu de journée, l'Elysée a dû siffler la fin de la récré. «Ces négociations ont été secrètes. La France, pas plus que d'autres, n'en a été informée», a déclaré Catherine Colonna, porte-parole de la présidence de la République. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Jean-François Copé, avait auparavant affirmé que «les négociations avaient, chacun le sait, un caractère secret».
S'exprimant dimanche soir au Grand Jury RTL-le Monde-LCI, la ministre de la Défense laissait pourtant entendre que la France n'ignorait rien de l'affaire : elle était «parfaitement informée depuis des mois». Mais informée par qui ? Nos alliés anglo-américains ou nos services de renseignement ? Et informée de quoi ? De l'existence de discussions ou de leur contenu ?
Selon nos informations, les alliés ont informé Paris «préalablement» à l'annonce de l'accord avec la Libye. Sans doute pour éviter que la France ne l'apprenne sur