Officiellement, la France applaudit la décision de la Libye, obtenue par les Britanniques et les Américains, de renoncer à ses armes de destruction massive (ADM). Mais cet optimisme masque mal un certain embarras face au fait que Paris se retrouve encore une fois marginalisé. Hors jeu dans les négociations avec Tripoli, maillon important de sa politique africaine, la France risque en outre de se retrouver démunie face au président Kadhafi pour arriver à un accord d'indemnisation des victimes de l'attentat d'UTA.
Magnanime ces derniers temps à l'égard de l'«ami américain», le ministre français des Affaires étrangères a salué le «succès» de Londres et de Washington ainsi que celui de «toute la communauté internationale». Faisant un parallèle avec l'accord scellé par les Français, les Allemands et les Britanniques en vertu duquel l'Iran s'est engagé à se soumettre au contrôle de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Dominique de Villepin a décelé un progrès de la «démarche politique» prônée par Paris pour résoudre les crises, que Washington commencerait à faire sienne.
Idyllique. «La France ne peut faire moins qu'applaudir», explique Philippe Moreau-Defarges, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri). «L'accord avec la Libye correspond aux priorités de sa diplomatie : une stabilisation du système international et une réduction des ADM dans le monde.» Le fait que Paris n'ait pas été au courant des négociations si l'on s'en tient à la ve