Washington de notre correspondant
Avec son catholicisme écrasant, sa laïcité musclée, ses synagogues qui brûlent et sa répression de certains «cultes» («sectes», en français), l'Hexagone n'est pas perçu par les Américains comme un modèle en matière de liberté religieuse. De ce côté de l'Atlantique, la liberté de culte est un principe fondateur, et c'est même le premier des droits énumérés par la Constitution.
Réaction officielle. Aux yeux des Américains, l'affaire du voile est donc venue aggraver le cas hexagonal. Fait extrêmement rare, le gouvernement a même décidé d'intervenir dans le débat intérieur français en faisant part de ses réserves sur le projet de loi français. Jeudi, l'ambassadeur itinérant pour la liberté du culte, John Hanford, a rappelé que le port de signes religieux, tant qu'il représente une «manifestation sincère des croyances» et non un acte de provocation, «est, selon nous, un droit fondamental qui devrait être respecté». «Quand des gens pratiquent pacifiquement leur foi, est-il nécessaire d'en interdire sa manifestation?», a lancé Hanford. Réagissant à la phrase de Jacques Chirac selon qui «la laïcité n'est pas négociable», Hanford a déclaré : «Notre espoir, c'est que la liberté religieuse ne soit pas non plus négociable.» L'ambassadeur présentait le rapport annuel sur la liberté de culte dans le monde, qui ne manque jamais d'épingler la France aux côtés de quelques autres, comme la Chine ou la Birmanie.
Droit de l'homme. Les associations américaines pour